- Let It Be -


Origine du groupe : Angleterre
Genre : Pop rock
Enregistrement : Savile Row EMI, Londres
Date de sortie : 08 mai 1970
Durée : 35mn
Label : Apple

Let It Be est le douzième et dernier album original publié par les Beatles. Vilipendé par la masse critique, Let It Be souffre donc d’un douloureux déficit affectif, à un tel point que se sont formés au fil des années, un grand nombre de préjugés - parfois véridiques, souvent injustes - contribuant à alimenter la légende noire de l’album. Peu objectif, ce comportement reste malgré tout, parfaitement compréhensible. En effet, Let It Be eut, et ce n’est là qu’un doucereux euphémisme, une histoire chaotique. Tout d’abord, Paul est le seul à être vraiment enthousiaste, c’est lui qui a l’idée de répéter en studio des morceaux inédits qui se retrouveront sur un album capté en live. C’est cela le concept de base de Let It be : un album direct, épuré et sans fioriture. Seul problème, les autres membres du groupe ne sont pas très chauds. John, accro à l’héroïne et à Yoko, se fatigue de cette routine beatlienne tandis que George semble trouver plus de plaisir à jammer avec ses amis extérieurs au groupe (Dylan et surtout Clapton) que de servir de musicien de studio à un Paul devenu de plus en plus envahissant.
Let It Be sera, plus que tout autre, "LE" disque de Paul : devenu la seule véritable dynamique du quatuor, c’est lui qui insufflera quasiment toute l’énergie au groupe et signera logiquement la quasi-totalité des morceaux. Mais toute la bonne volonté du bassiste ne peut rien y changer : l’ambiance, dans ces froids studios, est pourrie, les engueulades fréquentes, George quitte même le groupe durant une petite journée, et pour couronner le tout, John amène de nouveau Yoko en studio, histoire de rajouter un protagoniste à ce choc des ego qui secoue le studio… Car c’est bien de cela qui s’agit : après des années et des années de travail en commun, la magie semble s’être évaporée...
Pour remédier à cette situation de blocage institutionnel inédit dans son histoire (bien que la gestation de l’album précédent ne se fit pas sans heurts), le groupe migre vers les studios d’Apple, place aux dimensions plus humaines, et se voit renforcé par l’apparition d’un cinquième membre temporaire, l’organiste de jazz Billy Preston. Ravivés par cette nouvelle dynamique, les quatre compères regagnent un peu de mordant et terminent l’écriture de l’album. Dans la foulée, le groupe décide de mettre son projet de live à exécution : par pure fainéantise, (c’est que c’est lourd un ampli, mine de rien !) le matériel est installé sur le toit d’Apple, là sont joués, enregistrés et filmés une demi-douzaine de titres avant que la police ne vienne interrompre le spectacle.
Le groupe ne disposait d’assez de matériel pour envisager la sortie d’un réel album live et compensa logiquement en rajoutant des prises studios de titres non joués lors du live. Produit par George Martin et Glynn Johns, les bandes dormiront de nombreux mois dans les armoires d’Apple (le film n’étant pas encore réalisé) avant que Allen Klein, manager du groupe, ne les confie au très dérangé Phil Spector pour qu’il reproduise le tout. Et cela donna cet album.
Liste des titres













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